L’ile de Madère, qui mesure 57 kms d’Ouest en Est et 23 kms au maximum du Nord au Sud se prête bien pour un road trip ! Malgré sa faible superficie, le relief très accidenté de l’île demande un peu de temps pour circuler sur ses routes. Rassurez-vous on y circule très bien ! Les routes sont en très bon état, et les gens roulent prudemment du fait des virages. Au début ce qui peut surprendre, ce sont les montées assez hautes, qui peuvent donner le vertige du fait qu’elles sont souvent en bordure de falaise. Mais on s’habitue très vite à ce paysage de montagne.
Nous avons loué un véhicule de catégorie D car nous sommes cinq. Nous pensions avant de débuter notre séjour que le véhicule aurait du mal à monter certaines pentes. Mais cela s’est très bien passé avec notre brave Toyota Yaris ! Evidemment pour certaines côtes hyper raides il faut passer en première pour grimper ! Cela nous est arrivé une fois ou deux en début de séjour en nous perdant un peu sur certaines routes où l’on n’aurait jamais cru pouvoir monter. Mais c’est ça l’aventure !
Porto Moniz
Nous commençons donc notre road trip par Porto Moniz, situé à la pointe au Nord Ouest de l’île, et qui a pour principal intérêt les piscines naturelles volcaniques d’eau de mer.
Madère a un paysage volcanique et très montagneux suite à une émersion de l’océan atlantique par irruptions successives il y a 8 millions d’années. Le paysage de toute l’île est donc sculpté par la lave et l’érosion. Et ici à Porto Moniz nous prenons le temps d’admirer tous ces rochers basaltiques qui se dressent dans la mer, donnant un cadre superbe à ces piscines. Les lieux sont beaux et naturels. Une beauté sauvage qui fait que Porto Moniz mérite vraiment le détour.
Il y a donc les piscines naturelles gratuites (les plus à droite à côté de l’aquarium) et celles payantes tout à gauche. Malgré tout il ne vous en coutera que la modique somme de 1,50 euros (2019) pour entrer sur le site payant. La différence réside dans le fait qu’elles sont un peu mieux aménagées que les autres non payantes, et que vous disposez de douches, de toilettes et de cabines pour vous changer.
Evidemment en été il y a toujours un peu plus de monde qu’en hors saison. Encore que, y étant allée en plein mois d’Août, je n’ai pas trouvé Madère si envahie de touristes que ça ! Nous avons visité certains sites tôt, d’autres tard en journée, et nous avons essayé de sortir des sentiers battus pendant les heures « touristiques ». De cette façon nous n’avons pas eu ce sentiment d’être envahis par les cars de touristes. A part peut être pour le Cabo Girão et ici à Porto Moniz où nous étions à des horaires touristiques…
Malgré tout, même en plein mois d’Août cette eau océanique est bien froide ! Mais elle convient parfaitement pour piquer une tête ! A côté des piscines non payantes, vous trouverez donc l’aquarium de Madère installé dans l’ancien fort São João Baptista, que vos enfants apprécieront certainement.
Seixal
Nous poursuivons notre route en direction de Seixal où nous faisons un arrêt le long de la côte pour admirer d’autres piscines naturelles volcaniques, toutes aussi sauvages, et gratuites ! Le site est beaucoup plus petit qu’à Porto Moniz.
São Vicente
Puis nous reprenons la route jusqu’à São Vicente ou nous faisons une petite halte sur notre chemin pour admirer son bord de mer et se laisser tenter par une boutique de souvenirs ! Les prix ici me paraissent moins cher que sur la côte Sud de l’île. La plage quant à elle, est grande et sauvage, composée intégralement de galets.
A São Vicente se trouvent également des grottes volcaniques que vous pouvez voir. Par manque de temps nous ne les visitons pas.
Notre prochaine destination est le village de Santana. Le chemin nous semble beaucoup plus long qu’au départ car les routes sont très sinueuses sur cette partie de la côte. Il faut dire aussi que les tunnels sont plus nombreux sur la côte Sud que dans le Nord de l’île.
Santana
Nous déjeunons en arrivant à Santana dans une des deux brasseries du centre du village. Nous découvrons la spécialité de l’île, l’Espada, une spécialité de Sabre noir frit avec de la banane. C’est vraiment délicieux ce mélange poisson banane !
Santana est le dernier village de l’île à avoir encore des maisons traditionnelles, petites et triangulaires, colorées avec leurs toits de chaume. Hormis le site touristique dédié à ces petites maisons présentant de l’artisanat local, on en découvre d’autres en flânant dans le village aux abords de l’église, réellement habitées, et bien moins colorées.
Ce village porte encore les marques de la fête locale des jours derniers. Des guirlandes de fleurs de papier cheminent le long de la route jusqu’à l’église où des bottes de foins viennent entourer les quelques piliers menant au parvis. L’église, ouverte lorsque nous passons, est encore toute décorée de fleurs, et une personne est en train d’enlever celles qui sont fanées.
Rocha Do Navio
Toujours à Santana, la route principale s’accentue dans une descente jusqu’à la réserve naturelle de Rocha do Navio, un kilomètre plus loin. C’est un site naturel et sauvage d’une grande beauté que l’on aperçoit du haut de la falaise, dont seule la présence des vagues vient troubler le silence.
Quelques touristes photographient la jolie vue d’en haut. Nous sommes néanmoins peu nombreux à cet endroit malgré l’heure avancée de l’après midi. Pourtant il en vaut bien la peine, ne serait ce que pour le paysage.
Un téléphérique envoie des nacelles jusqu’en bas, où vous pouvez flâner tranquillement le long de la plage et du chemin longeant les cultures, ou y faire un pique-nique. Là encore vous pouvez apercevoir quelques maisonnettes traditionnelles au toit de chaume. Il vous en coutera 5 euros l’aller retour la place adulte en téléphérique (2019). Attention néanmoins si vous descendez vers midi, car le téléphérique ferme de 13h à 14h pour la pause déjeuner !
Nous revenons à la voiture et poursuivons notre route jusque Ribeiro Frio à l’intérieur des terres. La route se rétrécie, la végétation s’intensifie, et nous entrons dans une épaisse forêt aux virages serrés. Il s’écoule un peu de temps entre Santana et Ribeiro Frio, car il faut rouler plus doucement à cause des virages. Néanmoins, nous croisons peu de voitures sur ces routes.
Ribeiro Frio
Arrivés dans le village nous stationnons près du restaurant. Il y a de la place. Là encore il y a peu de monde, certainement à cause de l’heure avancée de l’après midi déjà.
Nous avions pris une petite veste juste au cas ou, en prévision de la fraicheur en arrivant en haut de cette montagne. Mais nous avons chaud car il y avait un grand soleil sur Santana, et la fraicheur qui règne ici nous fait grandement du bien. Au final, la veste restera dans le sac à dos !
Nous sommes ici sur le point de départ d’une petite randonnée de 3 kms. C’est la randonnée Vereda dos Balcões, d’une heure et demi aller retour environ sans aucune difficulté.
Nous prenons donc les escaliers à droite du restaurant sur la route régionale E.R. 103, bordés d’agapanthes, de fougères et d’arbres fruitiers, et qui se prolongent en une pente plus raide pour arriver jusqu’à la levada de Serra do Faial. Les levadas sont des canaux d’irrigation qui servent à acheminer d’importantes quantités d’eau du versant nord-ouest de l’île, plus arrosé, vers le versant sud-est, plus sec.
Arrivés tout en haut du chemin, nous entrons dans la forêt de Laurissilva et suivons donc cette levada, avec pour seul bruit de fond le chant des oiseaux.
L’intérêt principal de cette randonnée est qu’elle nous mène au belvédère de Balcões. Le chemin se termine sur une terrasse donnant sur la montagne avec un panorama superbe sur la vallée de la Ribeira da Metade. Le point de vue donne sur les pics alentours, dont notamment le Pico Ruivo, le Pico do Gato, le Pico das Torres et le Pico do Areeiro. Nous sommes ici à 860 mètres au dessus des nuages, et nous les voyons flotter autour des sommets et englober une partie du paysage. C’est juste sublime !
Le seul hic, c’est que le soleil commence à descendre et nous sommes aveuglés par ses rayons qui sont juste face à nous. Donc c’est à prendre en considération lorsque vous voulez prendre de belles photos car en fin d’après midi vous serez en contre jour !
Sur les arbres alentours de nombreux pinsons des arbres, arborent des couleurs différentes de nos pinsons classiques. Il s’agit de l’espèce Fringilla Coelebs Maderensis , une espèce endémique de l’île de Madère. Ils nous surveillent, et viennent chacun leur tour sur la terrasse vérifier si nous n’avons pas à manger.
D’habitude j’emporte toujours avec moi une petite boite contenant des graines pour les oiseaux. Mais ça n’est pas le cas aujourd’hui. Comme une petite briochette traine encore dans un des sacs à dos des enfants, ma petite tribu décide de la sacrifier en leur donnant quelques miettes, juste le temps de faire quelques photos. Tout le monde s’amuse avec ces pinsons ! Ils sont adorables et peu farouches. Les plus téméraires viennent prendre les miettes jusque dans nos mains ! Une agréable façon de bien finir la journée !
Nous retournons au village par le même chemin, et continuons notre ballade jusque dans le parc forestier pour aller voir les viviers du centre d’aquaculture de Ribeiro Frio. Là, il y a plusieurs bassins de truites Arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss Walbaum) à différents stades de croissance, au milieu d’un petit jardin bien aménagé. Elles sont destinées au repeuplement des cours d’eau de l’île de Madère.
La lumière décline peu à peu car il commence à se faire tard et nous avons encore une heure de route avant de rentrer. Nous repartons fatigués, mais contents du circuit que nous avons effectué. Nous avons quasiment eu du soleil tout le temps, et nous sommes surtout contents de ne pas avoir eu de brouillard à Ribeiro Frio comme cela arrive fréquemment. Si les nuages n’avaient pas été si nombreux autour des pics nous aurions même pu apercevoir la localité de Faial !
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