Tous les ans, le 14 et 15 août, ont lieu les festivités de Notre Dame de Monte. Le village de Monte se situe sur les hauteurs de Funchal et se remplit vite de monde à cette période. C’est la fête la plus populaire de l’île.
Pour notre part, ayant loué une voiture pendant notre séjour à Madère, il a été très compliqué d’accéder à la ville de Monte la veille des festivités. Nous voulions visiter le jardin tropical Monte Palace, et finalement nous avons abandonné ce jour là, de nombreuses routes étant barrées déjà en raison de la fête à venir et nous avons dû renoncer après plusieurs tentatives.
Nous avons donc choisi la facilité pour nous rendre à la fête de ce 14 août au soir, (jour le plus intéressant d’après la fleuriste du marché de Funchal) en prenant le téléphérique. Le jour des festivités, le téléphérique ferme à 1h30 du matin exceptionnellement et le parking Almirante Reis, tout proche, ferme lui également beaucoup plus tard qu’à l’accoutumée. Le téléphérique se situe dans le quartier de la Vieille Ville, dans le jardin Do Almirante Reis, en bordure de mer.
Le tarif lui aussi reste exceptionnel puisque les billets sont en promotion à partir de 17h, afin que la population puisse participer à la fête plus facilement. De 16 euros l’aller retour en temps normal, le billet passe à 9,60 euros l’aller retour (2019).
Nous entrons dans la nacelle du téléphérique et une photographe nous prend en photo dedans.
N’étant pas particulièrement fan des téléphériques étant donné que j’ai le vertige, je dois avouer que la vue est tout de même jolie vue d’en haut. Nous pouvons apercevoir le bord de mer de Funchal, toute la ville, ainsi que les montagnes environnantes au fur et à mesure que nous nous élevons.
Nous sommes partis un peu avant le coucher du soleil, nous pouvons donc profiter de cette jolie vue pendant les 20 minutes de montée. Mais de nuit, le spectacle est tout autre, comme lors de notre retour. Dans le noir, j’ai trouvé plus impressionnant encore, moins rassurant. Mais la ville de Funchal toute éclairée permet de distraire notre regard. Nous avons aperçu l’église de Monte, magnifiquement éclairée. Elle se voit de très loin !
A notre arrivée, tout en haut, la fête se ressent de suite. Il y a du monde, de la musique, des vendeurs de babioles dès la sortie du téléphérique. On entends même la musique de la messe qui est diffusée en direct sur haut parleur par dessus celle qu’on entendait en sortant du téléphérique !
Une personne nous attend à l’extérieur pour tenter de nous vendre la photo de famille prise en bas. Il nous en coutera 5 euros le souvenir en téléphérique !
Nous prenons la route à gauche et suivons la population. De la musique festive et portugaise parcoure toutes les rues de ce quartier de Monte. Des stands de nourriture se trouvent un peu partout le long de cette rue.
Le Bolo do Caco
Vous pouvez savourer le fameux Bolo do Caco, pain traditionnel de Madère, nature, au beurre à l’ail ou même fourré au chorizo ou au bacon ! Le beurre à l’ail n’est pas obligatoire si on n’aime pas ! Le Bolo do Caco est un pain fabriqué avec de la farine de blé et de la patate douce. Il a une forme ronde et aplatie ou alors rectangulaire. Ici, ils sont fabriqués sur place, devant nous et nous pouvons voir leur cuisson sur une plaque de fonte.
Un stand propose le Bolo do Caco fourré avec de la viande de porc mijotée sur place. Les sandwichs à la viande sont faits au fur et à mesure de la demande et garnis dans ce pain moelleux et tout chaud encore ! Le stand et les odeurs sont alléchantes, mais ce n’est pas ce que nous sommes venus chercher ici ! Nous voulons goûter à une autre spécialité de Madère : la fameuse brochette de bœuf enfilée sur une branche de laurier et cuite à la braise ! L’ « Espetada »!
L’Espetada
Nous apercevons au dessus d’un muret, sur une place, les flammes d’un grand barbecue. Instinctivement nous nous dirigeons vers la route qui monte à droite, et là nous sommes surpris par le monde et les files interminables devant le stand de Bolo do Caco, mais aussi et surtout devant le stand des brochettes !
Qu’importe ! Nous sommes venus nous imprégner de l’ambiance festive et populaire. Les gens font la queue mais sont contents, et chacun attends patiemment son tour. Au delà des files d’attente, des tables sont disposées un peu partout, il y a du monde assis et du monde debout avec des brochettes à la main. Elles sont énormes ! Les branches de laurier font au moins un mètre de long si ce n’est pas plus !
Sur place, une petite sono est installée et la musique bat son plein. Un chanteur au micro anime une douzaine de personnes qui dansent et chantent avec lui. L’ambiance est à la fête, et la musique portugaise, rythmée, est vraiment entrainante !
Quand arrive notre tour de commander, nous pouvons voir nos brochettes effectuées sur place. Au fur et à mesure de la demande, les morceaux de bœuf fraichement découpés sont enfilés à toute vitesse sur une tige de laurier, puis passent dans une autre paire de mains pour être parsemées d’un mélange d’aromates et de sel. Les morceaux sont énormes, tout comme la tige ! On nous conseille une brochette pour 3 personnes, mais vu la faim qui gagne notre tribu nous estimons une brochette pour 2 ! Puis les brochettes nous sont remises crues, car c’est à nous d’aller les faire cuire sur la braise !
Au fond de cette place, nous apercevons les flammes du barbecue géant que nous avions vu de la rue plus bas. L’idée de faire cuire les brochettes soit même est originale, et permet a chacun d’avoir la cuisson désirée. Et puis, il n’y a pas à dire, la convivialité et l’ambiance n’a pas son pareil, même sans connaitre la langue de son voisin de barbecue ! Les gens sont joyeux, et parmi toute cette population mélangée de locaux, de touristes ou d’émigrés revenus au pays le temps des vacances, tous parlent le même langage ! Celui de la brochette !
Puis vient le moment ou nous nous régalons de cette viande tendre et succulente ! Pour celui qui aime la viande de bœuf, je ne saurais trop vous recommander cette spécialité régionale, surtout lors de cette fête typique. Chez nous elle a fait l’unanimité ! Par contre, les brochettes sont mangées à la bonne franquette, avec les doigts !
En fait, pour poser les brochettes, il faut utiliser le trou qu’il y a au milieu de la table, normalement utilisé pour mettre un parasol. Et du coup, on comprend pourquoi les tiges sont si grandes ! Nous avons accompagné nos brochettes de Bolo do Caco ! A chacun ses goûts !
Notre Dame de Monte : une fête religieuse
Mais la fête ne s’arrête pas à la gastronomie, c’est surtout une fête religieuse ! Aussi les escaliers menant au parvis de l’église de Notre Dame de Monte, éclairés de partout, sont tapissés de guirlandes de fleurs de papier et forment ainsi un plafond dans l’allée. Tout est coloré de rouge, de bleu, de jaune ou même de blanc. C’est vraiment magnifique de voir toutes ces couleurs. Au sol, un tapis formé de fleurs fraiches chemine tout autour de l’église et s’échappe dans la rue d’à côté. Le plus souvent ils sont faits quand a lieu une procession. Si procession il y a, elle aura surement lieu le lendemain, jour du 15 août et férié au Portugal.
A l’heure où nous arrivons la messe se termine et nous pouvons voir que devant l’autel, sur un piédestal rempli de fleurs est posée une statuette aux vêtements brodés de fil d’or représentant Notre Dame de Monte. Les fidèles font un attroupement devant la sainte pour pouvoir la voir, ou juste la toucher pour qu’elle puisse leur porter bonheur.
Sur le parvis de l’église, de nombreuses personnes s’installent sur les marches, et tout laisse présager qu’un spectacle va avoir lieu a cet endroit ! La télévision portugaise est déjà sur les lieux, finissant de préparer le matériel et les caméras. Une animatrice discute avec le prêtre se préparant pour l’interview concernant la fête. Des groupes de danses folkloriques sont déjà prêts sur le côté. Tout est en place, que la fête commence !
A tour de rôle, des chants et des danses folkloriques slovaques et portugaises se succèdent. Un groupe madérien quant à lui, présente ses chants de marins. L’animatrice continue d’afficher sa bonne humeur sur les écrans à chaque changement de groupe en interviewant le chef de chaque troupe.
Mais pour nous le moment arrive où il faut partir, car la station de téléphérique ferme à 1h30. Nos montres affichent déjà 00h45 et nous ne voulons pas rester coincer à Monte !
Nous repartons donc avec regret, mais le cœur rempli de joie d’avoir pu participer à la fête de Notre Dame de Monte, de cette bonne ambiance générale, et pour certains d’entre nous d’avoir surtout bien mangé !!
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