Le Mont Saint-Frieux est un site naturel protégé situé à Dannes, dans le département du Pas-de-Calais, dans la région des Hauts-de-France. Situé entre terre et mer, et plus exactement entre Hardelot et Camiers, c’est le plus vaste site naturel dunaire du département entièrement préservé.
Avec ses 152 mètres de hauteur, cette dune plaquée sur un mont crayeux est l’un des plus hauts sites de la région mais aussi l’un des plus dépaysants de la Côte d’Opale.
Propriété du Conservatoire du Littoral, le mont est constitué de 1500 hectares de dunes et de forêts et fait parti du Parc Naturel Régional des Caps et Marais d’Opale.
Les dunes du Mont Saint-Frieux
A partir du parking des Dunes du Mont Saint-Frieux, 3 circuits de randonnée sont proposés au public. Le premier, c’est le sentier Ascension du Mont Saint-Frieux, long de 5,4 kilomètres. C’est par celui-ci que nous voulons commencer.
Ensuite vient le sentier du Chablis, long de 3,2 kilomètres, et le sentier de La Pomme d’Or, d’une longueur de 1,7 kilomètres. Ce dernier est accessible aux personnes à mobilité réduite accompagnées.
Nous démarrons donc par le sentier Ascension du Mont Saint-Frieux, dans une forêt où règne un calme immense car pour le moment les oiseaux sont assez discrets. D’un bon pas, nous nous avançons plus profondément au cœur de la forêt.
Après quelques minutes de marche, nous apercevons un panneau nous indiquant un point de vue sur le château de Dannes. Nous prenons donc le petit chemin de droite qui nous y amène et découvrons alors un très joli château blanc encadré par les arbres.
C’est un ancien pavillon de chasse transformé en château au XVIIIe siècle qui a été longtemps la propriété de riches industriels de la région. Désormais, et depuis 1987, il est la propriété du Conservatoire du Littoral et abrite la salle des fêtes de la commune mais aussi des bureaux d’organismes publics.
Ne pouvant aller plus loin, nous redescendons le sentier boisé pour retrouver le chemin principal.
Le chemin, bordé d’arbres et de végétation dense, se rétrécie de plus en plus au fur et à mesure de notre avancée dans la forêt en nous offrant une panoplie de tons verts. Ils varient du plus foncé au plus clair lorsque les rayons du soleil s’engouffrent dans les branches.
Après avoir franchi un petit cours d’eau, nous changeons de décor avec un chemin mi terre mi sable où quelques pins noirs apparaissent aux côtés des autres feuillus.
Nous passons une première chicane, posée ici en raison d’un bétail rustique sur le site. Normalement nous pouvons apercevoir par endroit des vaches Highlands et des chevaux, introduits ici en liberté afin de débroussailler le lieu naturellement.
Mais nous poursuivons le chemin, de plus en plus sablonneux et parsemé de pommes de pins, jusqu’à la seconde chicane sans avoir vu ne serait-ce que le bout d’une corne de vache Highlands.
Des troncs d’arbres morts sont couchés sur le sol, et laissés là volontairement car ils sont un refuge et un lieu d’alimentation pour les oiseaux, notamment le Pic noir que l’on peut observer sur ce site. Il en est de même pour l’Alouette lulu, qui est rare sur le secteur et qui peut être observer dans cette zone naturelle.
Après la seconde chicane, le nombre de pins noirs ou maritimes s’intensifie. En réalité, les pins noirs ne sont pas originaires de ce site. Les premières plantations ont été réalisées à la fin du XIXème siècle pour fixer le sable. Le pin noir s’avère être plus résistant que les autres espèces de pins.
Un chemin bétonné au milieu d’une zone dégagée, (réalisé à l’époque de l’occupation allemande par des déportés juifs), puis sablonneux nous amène jusqu’au premier poste d’observation.
De là, nous remarquons une plaine d’herbes sèches, sur laquelle les deux guerres mondiales ont laissé de nombreuses cicatrices. Le paysage s’étend ainsi très loin et jusqu’à la mer.
Nous poursuivons la randonnée et entrons de nouveau dans une forêt de pins, où les épineux dégagent une agréable odeur. Certains de ces pins sont gigantesques, et leurs formes ondulatoires nous impressionnent. Certains ressemblent même fortement à des chandeliers, mais sans éclairer notre passage !
Une ultime chicane marque le début de la grande ascension du Mont Saint-Frieux. C’est là que les choses se corsent un peu. A ce niveau, les chemins étant plus étroits, une boucle est réalisée avec un sens pour la montée et un autre pour la descente, histoire de ne pas croiser ceux qui reviennent de la-haut.
Nous serpentons alors dans la pinède dans des pentes modérées et la fraîcheur du lieu nous parait très agréable au beau milieu de nos efforts. Le terrain est sablonneux, mais mélangé d’épines, d’écorces et de pommes de pins, réduisant ainsi la difficulté de la marche dans le sable.
Puis la montée s’accentue et le sol se durcit sous nos pieds. Nous rencontrons de temps à autre des escaliers composés de rondins de bois lorsque les pentes deviennent plus raides.
Nous arrivons à un belvédère, où un ancien blockaus repose au beau milieu de la plateforme.
La vue donne sur un paysage très verdoyant, sur les conifères et la plage de Dannes. Mais nous ne sommes pas encore suffisamment haut pour en apprécier toute la beauté du paysage.
Alors nous poursuivons, dans des ultimes efforts, sur les dernières pentes à gravir. A présent, les pins ne nous accompagnent plus, les arbres se font moins hauts, et nous finissons dans un décor planté de petits buissons et d’un mélange de végétation sauvage.
Nous accédons à une seconde plateforme, installée sur le haut d’un ancien blockaus d’où nous pouvons en apprécier le panorama. Nous avons atteint le sommet du mont, et de là nous apprécions la vue à 360° sur les plages, avec notamment celles du Touquet, l’estuaire de la Canche, Sainte Cécile, Dannes, Hardelot et Equihen plage, mais aussi comme le temps est dégagé, sur les côtes anglaises que nous apercevons bien à l’aide de nos jumelles.
Et comme la marée est basse, on aperçoit même sur la plage de Dannes, des centaines de piquets plantés le long de l’estran. Ce sont les fameux bouchots, des pieux qui servent de couveuse pour l’élevage des moules.
Cette partie du littoral est utilisé par les pécheurs qui y développent désormais ce mode de culture réputé.
Après avoir bien apprécié la vue, nous redescendons du Mont Saint-Frieux bien plus rapidement que la montée, et poursuivons avec le sentier du Chablis.
Ce sentier est beaucoup plus plat et n’apporte rien de spécial. Néanmoins il reste tout aussi naturel et joli.
Nous traversons alors des passages très boisés, alternant avec des zones dégagées et entretenues, certainement par le bétail que nous n’avons toujours pas vu ! Les chemins quant à eux, alternent entre terre noire et terrains sablonneux.
Puis nous passons par une pinède dont le sol est jonché d’aiguilles et de pommes de pins et dont les senteurs agréables me rappellent le sud !
Cette fois ci nous entendons avec plaisirs les oiseaux qui chantent ou qui nourrissent leurs petits. Nous apercevons notamment des mésanges noires, un troglodyte mignon, des merles et quelques pinsons des arbres.
Puis après un nouveau chemin sablonneux , nous arrivons à une seconde pinède bossuée. Celle ci, je la trouve magnifique, tant les pins ont tous l’air d’être bien alignés !
Aucun autre arbre ne vient se mêler à eux. Je lève les yeux vers la cime des arbres et j’ai une impression de grandeur immense, tant ils sont hauts et rectilignes.
Un petit sentier, parallèle à celui du chemin principal, nous permet de traverser la pinède sans braver les interdits. C’est tellement plus agréable !
En sortant de la pinède, nous arrivons à l’observatoire du sentier du Chablis, qui nous offre une nouvelle vue dégagée sur la végétation environnante. Rien de particulier à ce niveau, si ce n’est la splendeur de la nature.
Nous finissons la randonnée par un chemin toujours sablonneux, mais avec une végétation diverse et dense jusqu’au parking. Nous avons cette fois ci, vraiment l’impression de quitter le sud…
La légende
Le nom du Mont Saint-Frieux est liée à la présence d’un ermite breton du nom de Saint Frieux (Férioc ou Fericus) qui vivait au sommet du Mont à la fin du VIIe siècle.
De là-haut, il avertissait la population lorsque les vikings arrivaient. Mais un beau jour il fut attaqué par des brigands qui lui coupèrent la tête et le laissèrent pour mort. Une fois ses bourreaux partis, le saint se releva, pris sa tête tombée à terre et marcha jusqu’à la maison de sa sœur qui habitait plus bas. Elle enterra sa dépouille et lui fit une sépulture.
Aujourd’hui, dans l’église de Dannes, nous pouvons apercevoir un vitrail au dessus du portail d’entrée, représentant Saint Frieux portant sa tête dans les mains.
Adresse du site :
Parking des Dunes du Mont Saint-Frieux – 62187 Dannes, sur la route qui mène à la mer.
GPS : 50°35’29.54″N/1°36’13.00″E
Interdictions :
-interdit aux vélos,
-interdit aux chiens, même tenus en laisse,
-interdit de faire du feu ou de camper,
-cueillette interdite.
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