HERDADE DA MOURISCA ET LE MOINHO DA MARE

Pour les photographes amateurs d’oiseaux ou de nature, et  qui aiment voyager sans aller très loin, sachez qu’il existe en Europe de nombreuses zones naturelles, dont certaines ne sont pas encore très connues !

En ce qui concerne le Portugal, il existe de nombreuses réserves naturelles et zone nature pour la ballade, l’observation ou la pratique de la photographie ornithologique.

La péninsule de Setúbal, dans la région de Lisbonne, est particulièrement riche en réserves naturelles. J’ai eu l’occasion d’en visiter quelques-unes au printemps, notamment la réserve naturelle de l’Estuaire du Sado à Herdade da Mourisca et son moulin à marée, dans le district de Setúbal au sud de Lisbonne.

Herdade da Mourisca se situe au sein de la baie du Sado, à Mourisca, dans le district de Setúbal. Elle est une des plus belles baies du monde ! Il s’agit d’une baie aux eaux calmes où les eaux fluviales et maritimes se rencontrent. Elle est dominée par l’estuaire du Sado, la montagne d’Arrábida et la péninsule de Troia. Vous pouvez y apercevoir les dauphins lors d’une activité nautique !

Pour accéder à Herdade da Mourisca, il faut sortir de Setúbal par la RN 10-8 au sud de la ville et suivre la direction de Mourisca.

Le portail de la réserve ouvre de 5h à 20h (horaires d’avril) et un garde se charge de vous avertir lors de la fermeture imminente, notamment si vous êtes entrés avec un véhicule. Ce qui a été mon cas ! L’entrée est gratuite.

Le moulin à marée (Moinho de maré en Portugais) est situé au milieu de l’estuaire du Sado, à Herdade da Mourisca, dans une zone de marais salants et de marais salés, entouré d’anciennes terres utilisées pour la culture du riz.

C’est un exemple d’architecture traditionnelle, présent depuis le XVIIe siècle. Il abrite aujourd’hui un espace d’exposition et un bar, où vous pouvez siroter un verre tout en admirant le coucher du soleil, ou observer aux jumelles les oiseaux qui s’abritent ici à marée basse, notamment les limicoles qui picorent la vase tout près du moulin.

Sur le site il existe un poste d’observation disposé face à la baie, sur la droite à l’entrée du moulin.

C’est aussi le point de départ pour la randonnée de Mourisca, qui fait approximativement 3 km aller et retour, le long des salines, pour avoir une vue général de l’estuaire du Sado. Ces habitats sont des zones de nidification et de refuge pour une grande diversité des espèces. Les salines, en particulier, sont des endroits privilégiés pour l’observation des oiseaux durant la marée haute.

L’Estuaire du Sado constitue une des zones humides les plus importantes pour les oiseaux aquatiques du Portugal continental, pouvant accueillir en hiver près de 50 000 oiseaux. Pour cette raison il a été classé Réserve Naturelle en 1980, et fut inclus dans le réseau Natura 2000 comme zone de protection spéciale pour les oiseaux en 1999.

L’Estuaire du Sado est un lieu d’importance internationale pour le canard Souchet (hébergeant jusqu’à 2 300 oiseaux) et le grand Cormoran (jusqu’à 2 250 oiseaux). De plus, le Sado est la zone humide la plus importante du pays pour le canard Pilet (jusqu’à 11 000 oiseaux), et pour le Harle huppé (jusqu’à 300 oiseaux).

Les migrateurs vont et viennent au fil des saisons, certains ne sont que de passage, d’autres finissent par devenir sédentaires si le lieu est approprié. C’est le cas notamment du Flamand rose !

Nous étions venus sur ce lieu, mon compagnon et moi, pour tenter de les voir. Ils sont, dès le mois d’avril, de passage au Portugal et jusqu’en été pour certains. D’autres ne font que se reposer pour reprendre la route vers le nord de l’Europe.

Nous avons fini par les apercevoir, tout au fond du site, au loin, mais malheureusement comme c’était la marée basse les oiseaux étaient très éloignés. A marée haute, ils doivent normalement s’approcher davantage des salines.

Les passereaux sont également très nombreux sur ce site, pour beaucoup cachés dans les hautes herbes, comme l’Astrild ondulée  qui sautille sans cesse d’une herbe à l’autre, ou la Cisticole des joncs, d’autres dans les roseaux, comme la Rousserolle effarvatte que je n’ai pas pu apercevoir malheureusement, mais peut-être n’était-elle pas encore arrivée d’Afrique ? On était début avril et la Rousserole ne se pointe pas avant avril-mai au Portugal.

D’ailleurs, en cette saison, il vaut mieux se couvrir largement si vous décidez d’y aller dès l’aube, car les matins sont relativement frais. Heureusement le soleil était au rendez-vous, et il n’a pas tardé à vite nous réchauffer !

Les Tariers pâtre aiment particulièrement se percher sur les piquets de bois ou sur les plus hautes tiges des buissons, ce qui permet de bien les observer, et de les photographier !

Les Chardonnerets élégants sont visibles aux premières heures du jour, enfouis dans les plantes à graines ou sur les chardons pour s’en délecter. Tandis que d’autres s’affairent au plus vite à la construction du nid, comme le Moineau domestique.

Au-dessus de nos têtes passe un petit groupe de Spatules blanches, suivi d’un nouveau groupe de Flamands roses se dirigeant vers le Nord Est. Ils vont probablement vers la Herdade de Gambia, ou vers la réserve à Zambujal. Cette dernière fera l’objet d’un autre post.

Ces réserves naturelles se trouvent également autour de l’Estuaire du Sado, quelques kilomètres plus loin, et il est possible de les faire toutes les trois dans la même journée, car elles sont relativement proches les unes des autres.

J’aurais aimé photographier le Martin pécheur, apparemment présent dans la zone tout comme le Héron cendré, mais il n’a pas montré le bout de son bec le temps des deux petites heures passées sur place.

Peut-être pour une prochaine fois, dans ce lieu tellement paisible et beau, qu’il me tarde d’y retourner un jour, quand  la marée sera haute !

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